Désir

braises

îlot d'ivresse dans le flot de mes rêves

perce la voûte des nuits

et au jour offre l'eau des regards désunis.

T'es plus là et je m'encrouille.

Une pluie de toit.

Les nuages pas assez solides pour t'attendre.

Le vent te cherche et frappe les clous des portes et des volets.

Je rentre dans mes vitres cassées.

Il fait peur.

Il ouvre tout seul.

Ca bourdine partout.

La maison elle penche à reculons.

Je vais tomber dans la lune tellement fort elle rigole.

Reviens vite.

   .

Partir

un navire

des oiseaux d'équipage

ne choisir ni le lieu ni le temps

s'enraciner en capitaine

bras

corde

coque

attendre qu'il vienne et se pose

assoiffé diamant.

Sentir feuille

bronchiole

cil sur recif

geste

sang

   .

Et les oiseaux mouchent le temps

couleurs d'un jours

et dans tes yeux c'est du nougat

couleurs velours

y a pas à dire que du fracas

couleurs toujours

et les oiseaux mouchent le temps

cui   cui   cui   cui

   vau !   tour !

L'as-tu connu : le temps des ronces

Un monde en friches et à niche

boutons d'or

envolées

des mûres en confitures

des poissons-chats dans des bocaux

des boites de haricots

un Apollon sur un trèfles des prés

poignées d'abeilles

fleurs de coins

et ta voix murmurait :

"cabane, du bois séché et des cailloux"

"grillons ! La viande ?"

Ré envolée d'oiseau blessé

l'oseille sauvage mâchouillée

grillage

toiture

chaleur d'un rêve

"les sous des étoiles des culs de bouteilles".